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C'est partiL’Allemagne et la France sont confrontées au même défi en matière de rénovation énergétique : trouver le bon équilibre entre incitation et obligation. L’Office franco-allemand pour la transition énergétique s’est penché sur le sujet lors d’un webinaire organisé le 29 juin dernier.
Le secteur du bâtiment représente, en moyenne, près de 40 % de la consommation finale d’énergie et une proportion presque aussi élevée des émissions de gaz à effet de serre au sein de l’Union européenne. Des chiffres qui font du secteur le premier émetteur de GES. La rénovation énergétique du parc immobilier en Europe constitue donc un levier essentiel pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques fixés par l’UE et par les différents gouvernements nationaux.
D’ici 2050, la France ambitionne de présenter un parc immobilier climatiquement neutre. En Allemagne, l’objectif est quasiment similaire. Les deux pays ont ainsi renforcé leur cadre réglementaire, déployé des programmes de soutien et des stratégies régionales pour stimuler la rénovation des bâtiments.
Toutefois, l’objectif fixé par le cadre européen d’une rénovation annuelle de 2 % du parc existant n’est pas encore atteint, ni en France ni en Allemagne. Alors comment accélérer la rénovation énergétique et mobiliser les financements dans les deux pays ? L’Office franco-allemand pour la transition énergétique s’est penché sur la question lors d’une vidéo-conférence rassemblant 175 acteurs du secteur.
L’Allemagne, contrairement à la France, possède un guichet unique concernant la rénovation énergétique de son parc immobilier, la KfW. La doctrine allemande en matière d’aides pour la rénovation énergétique ? « Les aides augmentent en proportion de l’ambition », résume Bettina Dorendorf, chargée de l’efficacité énergétique à la KfW. Pourtant, le modèle peine à séduire les ménages allemands, frileux quand il est question d’effectuer des travaux au sein de leur habitation. «Le rythme des travaux fait du surplace depuis 2012 », constate Jonas Rosenberger, porte-parole de l’office fédéral pour l’efficacité énergétique qui prône, comme en France, une simplification du système de financement actuel. A ce sujet, l’État travaille à l’élaboration d’un programme unique – au lieu des quatre actuels – et de 10 sous-programmes – contre 40 aujourd’hui.
Dans le mouvement associatif, certains demandent une refonte du modèle : « Le système KfW, construit dans les années 70, n’est plus adapté et la récente loi de juin 2020 manque d’ambition », estime Paula Brandmeyer, responsable Énergie et climat au sein de l’association environnementaliste allemande Deutsche Umwelthilfe.
Le système français des Certificats d’Économie d’Énergie pourrait-il être une piste de réflexion pour le voisin allemand ? Bastien Resse, directeur de la stratégie et des relations extérieures chez ENR Cert, présente en tout cas des chiffres positifs puisque, sur les 3 milliards d’euros de travaux financés chaque années par ce biais, un tiers profite à des ménages modestes. Mais, comme en Allemagne, le modèle a ses limites. On lui reproche notamment un manque de vision globale. « Les CEE nécessitent un accompagnement, pour que les travaux commencent par les combles et finissent par les chaudières », assure Bastien Rosse.
Derrière la perfectibilité des deux stratégies mises en place, les enjeux de part et d’autre de la frontière sont similaires : « Trouver le bon équilibre entre incitation et obligation », résume Philippe Pelletier pour la France, en tant que président du Plan Bâtiment durable.
Ces comparaisons interviennent à un moment clé pour l’union européenne : « La commission formulera en septembre une communication stratégique sur la prochaine vague de rénovations énergétiques, partie prenante du dispositif de relance », a en effet annoncé Sybil Steuwer, responsable du de Building Performance Institute Europe.