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C'est partiAu cœur d’une étude, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français (RTE) et l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) ont évalué ensemble les scénarios possibles pour décarbonner le chauffage dans le secteur du bâtiment à l’horizon 2035.
Dans un récent communiqué, les deux entités confirment que « la rénovation des bâtiments couplées au développement des solutions de chauffage électrique efficaces constitue une solution pertinente pour réduire les émissions selon un rythme compatible avec l’atteinte de la neutralité carbone, sans engendrer de difficultés sur le système électrique ».
La rénovation énergétique du parc immobilier français est un enjeu prioritaire pour les années à venir. Le secteur du bâtiment est responsable de l’émission de près de 75 millions de tonnes de CO2, ce qui représente plus de 20 % des émissions nationales. Des efforts considérables doivent donc être entrepris pour réduire ces émissions et doivent s’inscrire dans la stratégie nationale bas carbone (SNBC) avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’échelle nationale.
Si l’on s’en tient au secteur du bâtiment, la stratégie repose sur trois piliers majeurs :
Alors que l’on assiste à un vif débat sur la manière de coordonner cette transition et, notamment, les chantiers réglementaires qui y sont associés, l’étude menée par le RTE et l’ADEME a cherché à évaluer les différents impacts du scénario SNBC à mi-chemin (horizon 2035) de l’objectif de neutralité carbone. Les impacts considérés concernent les émissions de CO2 mais aussi le système électrique et la sécurité d’approvisionnement, ou encore le bilan économique d’une telle transition.
S’agissant du scénario central de la SNBC, l’étude apporte plusieurs réponses :
Sur le plan du climat, tout d’abord, la mise en œuvre conjointe des trois piliers de la SNBC permet de diviser par deux les émissions du chauffage dans le secteur du bâtiment d’ici 2035, sans pour autant délocaliser les émissions de CO2 ailleurs en Europe.
Sur le plan du système électrique, le développement du chauffage électrique avec le déploiement de solutions efficaces comme les pompes à chaleur n’entraîne pas d’impact significatif à l’horizon 2035.
Enfin, sur le plan économique, prioriser les efforts de rénovation vers les logements les plus énergivores (« passoires thermiques ») présente un fort intérêt.
L’étude vient confirmer la pertinence de la stratégie envisagée. Elle pointe en outre l’importance de travailler sur les trois piliers de manière simultanée.
Négliger l’une des trois dimensions entrainerait en effet des retards vis-à-vis des objectifs à atteindre en matière de réduction des émissions. « Respecter la feuille de route climatique de la France est notre seul horizon, et cela implique d’utiliser davantage d’électricité en tant que source décarbonée essentielle, commente Xavier Piechaczyk, Président du Directoire de RTE. On pourrait dès lors voir la pointe de consommation s’élever de +2 à +6 % dans les 15 ans si les réglementations sur les bâtiments qui orientent vers l’électricité et d’autres vecteurs bas-carbone ne parviennent pas à y associer une bonne isolation du bâti et des équipements de chauffage efficaces.
Les échéances à 15 ans permettent en toute hypothèse d’identifier des solutions à ces questions, au travers de moyens de production ou de flexibilités. « Pour garantir la sécurité d’alimentation en électricité, notre mission, il faut pouvoir anticiper les futurs usages et prévoir leurs conséquences sur un équilibre entre production et consommation qui doit être assuré en permanence, poursuit Xavier Piechaczyk. Utiliser des solutions électriques efficaces et développer les flexibilités constitue le moyen de respecter ces deux impératifs. »
De son côté, Arnaud Leroy, Président-Directeur général de l’ADEME, ajoute que cette étude pointe la nécessité « d’accélérer, dans la durée, le nombre et la performance des rénovations du bâtiment, qui permettent de conjuguer les objectifs climatiques, l’amélioration du confort des logements et la lutte contre la précarité énergétique ».
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