RT 2020 : quelles normes sur l’isolation ?

Les principaux changements entre RT 2012 et RE 2020

Entrée en vigueur le 1er janvier 2022, la RE 2020 – ou Réglementation environnementale 2020 – remplace la précédente réglementation, la RT 2012. Elle-même a succédé à d’autres RT, la première datant de 1974.

RE 2020 : pourquoi les normes ont-elles évoluées ?

Dans le fond, la RT 2012 et la RE 2020 ont le même but. Elles désignent les enjeux du futur proche sur les caractéristiques thermiques des bâtiments neufs.

Simplement, les objectifs évoluent au fil des années. Par exemple, la RT 2012 faisait suite au Grenelle de l’environnement de 2007. Celle-ci préconisait une réduction des dépenses énergétiques des bâtiments. La RT 2012 s’articulait autour de trois principaux objectifs à atteindre :

• une efficacité énergétique maximale du bâti (avec le coefficient Bbiomax, qui désigne la capacité du logement à réduire ses besoins énergétiques) ;
• une consommation minimale d’énergie primaire (chauffage, éclairage, refroidissement, eau chaude sanitaire) qui ne peut dépasser 50 kWh/m²/an ;
• un confort d’été dans les bâtiments non climatisés.

La RE 2020, elle, a été introduite par la loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) promulguée en novembre 2018. Par ailleurs, la stratégie de l’État est d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. La RE 2020 repose aussi sur trois objectifs :

• persévérer dans l’amélioration de la performance et utiliser des énergies moins carbonées ;
• diminuer l’impact de l’immobilier neuf sur le changement climatique ;
• continuer à assurer un confort d’été aux occupants sur leur lieu de vie et de travail.

Les principales différences entre la RT 2012 et la RE 2020

Si deux des trois objectifs sont similaires à ceux de la RT 2012, la RE 2020 renforce les exigences. Elle se différencie ainsi sur plusieurs points :

• Dans ses calculs, la RE 2020 inclut la consommation énergétique des appareils électroménagers et l’empreinte carbone des matériaux sur l’entièreté de leur cycle de vie.
• Le seuil de consommation d’énergie primaire est abaissé d’environ 15 à 20 % par rapport à la RT 2012.
• Les besoins en refroidissement sont systématiquement étudiés dans le calcul du coefficient Bbio.
• L’indicateur Degrés-Heures (DH) fait son apparition. Il cumule chaque degré ressenti comme inconfortable sur chaque heure, sur toute la période estivale.
• La construction de BEPOS (Bâtiments à énergie positive), qui consomment moins d’énergie qu’ils n’en produisent, remplace la construction de BBC (bâtiments basse consommation) induite par la RT 2012.

Enfin, la RE 2020 a rehaussé les seuils de performances pour les travaux d’isolation. Au passage, cela renforce les conditions d’accès aux aides de l’État, qui dépendent de ces seuils.

Quelle épaisseur d’isolant selon la RE 2020 ?

La RT 2012 préconisait une épaisseur d’isolant comprise entre 60 mm pour le plancher bas et 100 mm pour la toiture, selon la zone à isoler. Visant des performances énergétiques et environnementales supérieures, la RE 2020 exige une épaisseur d’isolant bien plus importante. En effet, l’épaisseur du matériau doit atteindre au moins 300 mm. Toutefois, des ajustements restent possibles, en fonction de la conductivité thermique de l’isolant.

Quels isolants privilégier avec la RE 2020 ?

En tenant compte des objectifs et des exigences de la RE 2020, les isolants à privilégier sont ceux confectionnés à partir de matériaux biosourcés. Cela concorde avec le fait que la RE 2020 privilégie les matériaux de construction ayant un faible impact sur l’environnement, durant leur cycle entier de vie.

Parmi les isolants biosourcés, les mieux adaptés à la RE 2020 sont ceux qui disposent d’une faible conductivité thermique. Exprimée en watts par mètre-Kelvin (W/m.K), elle mesure la capacité d’un matériau à conduire la chaleur. Le liège, la ouate de cellulose et la laine de coton sont donc les matériaux les plus indiqués pour répondre aux exigences de la nouvelle réglementation.

La résistance thermique et la RE 2020

Souvent notée R, la résistance thermique mesure la capacité d’un matériau à résister à la chaleur. La valeur dépend de l’épaisseur du matériau (e) et de sa conductivité thermique (λ). Pour calculer la valeur R, il faut effectuer le rapport entre l’épaisseur et le coefficient lambda : R = e/λ

Le résultat est exprimé en mètre carré-Kelvin par watt (m².K/W). Plus la résistance thermique d’un matériau est élevée, plus celui-ci est isolant et empêche la chaleur de passer.

Quelle résistance thermique pour l’isolation avec la RE 2020 ?

La résistance thermique en vigueur avec la RE 2020 dépend de trois facteurs :

• la zone du logement à isoler (combles, murs, sol) ;
• la localisation géographique de votre habitation ;
• si le bâtiment est construit avant ou après le 1er janvier 2022, date de l’effectivité de la RE 2020.

Quelle valeur pour l’isolation de la toiture avec la RE 2020 ?

Principale source de déperdition thermique dans un logement, la toiture doit être isolée en priorité. Les coefficients d’isolation relatifs à la résistance thermique dépendent des zones géographiques.

Dans le cas d’une isolation de combles aménageables, la résistance thermique doit être égale ou supérieure à :

• 5,2 en zones H1A, H1B et H1C ;
• 4,5 en zones H2A, H2B, H2C, H2D et zone H3 avec une altitude supérieure à 800 mètres ;
• 4 en zones H3 avec une altitude inférieure à 800 mètres.

En ce qui concerne l’isolation des combles perdus, la résistance thermique doit être égale ou supérieure à 5,2 dans les zones H2A, H2B, H2C, H2D et zone H3 avec une altitude supérieure à 800 mètres.

Quelle résistance thermique pour l’isolation d’une toiture-terrasse ?

Pour l’isolation des toitures-terrasses, la RE 2020 implique une résistance thermique égale ou supérieure à :

• 4,5 en zones H1A, H1B et H1C ;
• 4,3 en zones H2A, H2B, H2C, H2D et zone H3 avec une altitude supérieure à 800 mètres ;
• 4 en zones H3 avec une altitude inférieure à 800 mètres.

Quelle performance pour l’isolation des murs avec la RE 2020 ?

La résistance thermique minimale à atteindre est similaire pour l’isolation des murs intérieurs et extérieurs. Toutefois, la valeur diffère en fonction de l’agencement de vos murs, s’ils sont en contact avec l’extérieur ou s’ils communiquent avec une pièce non chauffée (garage, cave, etc.).

L’isolation des murs conforme à la RE 2020 requiert une résistance thermique égale ou supérieure à :

• 3,2 en zones H1A, H1B et H1C ;
• 3,2 en zones H2A, H2B, H2C, H2D et zone H3 avec une altitude supérieure à 800 mètres ;
• 2,2 en zones H3 avec une altitude inférieure à 800 mètres.

En revanche, l’isolation des murs sur volume non chauffé doit afficher une résistance égale ou supérieure à 2,5 dans les zones H2A, H2B, H2C, H2D et zone H3 avec une altitude supérieure à 800 mètres.

Quelle résistance thermique pour l’isolation du plancher bas avec la RE 2020 ?

Le plancher bas représente la source de déperdition thermique la plus faible de la maison. C’est pourquoi la résistance thermique appliquée est moins conséquente que pour les murs et la toiture.

Pour être conforme à la RE 2020, l’isolation des planchers bas doit afficher une résistance thermique égale ou supérieure à :

• 3 en zones H1A, H1B et H1C ;
• 3 en zones H2A, H2B, H2C, H2D et zone H3 avec une altitude supérieure à 800 mètres ;
• 2,1 en zones H3 avec une altitude inférieure à 800 mètres.