Ce que dit la loi sur le recyclage des panneaux solaires
De nombreux textes de loi encadrent l’installation de panneaux solaires en France. Et ce, sur de nombreux aspects : urbanisme, choix de l’installateur, nécessité d’obtenir un permis de construire en fonction de la puissance des panneaux… Et la question de la fin de vie de ces derniers n’est pas oubliée par le législateur.
En effet, l’article 11 de l’arrêté du 9 mai 2017 stipule que « le producteur est tenu de récupérer les éléments de son installation (système photovoltaïque et éléments assurant la transmission et la transformation du courant électrique) lors du démantèlement et à les confier à un organisme spécialisé dans le recyclage de ces dispositifs. Le cas échéant, il acquitte les frais de recyclage demandés par cet organisme. »
Concrètement, cela signifie que toute personne qui installe chez elle des panneaux solaires doit, au moment de les retirer, les confier à une entreprise capable de valoriser les composants qui peuvent l’être. Dans le cas contraire, des sanctions sont même prévues !
Tous les composants d’un panneau solaire sont-ils recyclables ?
Les panneaux solaires sont composés de différents matériaux : du verre (recyclable à l’infini mais dont le niveau de pureté conditionne les usages possibles), de l’aluminium (qui peut être réemployé à l’infini), du silicium, du cuivre, de l’argent et des matériaux composites. Longtemps, le recyclage des panneaux solaires s’est limité au verre – il représentait, cela dit, tout de même 70 % des composants.
Désormais, les spécialistes estiment que 94 % des matériaux d’un panneau solaire peuvent être valorisés. Le silicium, par exemple, peut être réutilisé quatre fois pour fabriquer de nouveaux équipements permettant de produire de l’électricité à partir des rayonnements du soleil !
Résultat ? En 2021, plus de 3 463 tonnes de panneaux photovoltaïques ont été collectées et valorisées. 6 % de ce volume, seulement, a fait l’objet d’un refus de traitement ou a été mis au rebut. Il s’agit principalement de la connectique utilisée pour le raccordement du panneau.
Comment recycler un panneau solaire ?
Deux méthodes permettent de recycler les panneaux solaires : la délamination et le broyage. Voici leurs caractéristiques.
Par délamination
Le recyclage d’un panneau solaire par délamination consiste à couper le panneau à l’aide d’une lame chaude, dans le sens de la longueur, afin de séparer la plaque de verre des cellules photovoltaïques. L’objectif ? Récupérer les plaques de verre intactes d’une part, et réutiliser les composants métalliques des cellules photovoltaïques d’autre part.
Concrètement, pour recycler des panneaux solaires par délamination, il faut :
- envoyer les panneaux sur le lieu de traitement ;
- pré-démanteler les panneaux, en retirant les câbles et le boîtier de jonction ;
- retirer le cadre composé d’aluminium (lequel peut alors repartir en fonderie) ;
- passer la plaque laminée sous une presse ;
- utiliser une lame chauffée à 300 °C pour séparer les cellules solaires et le verre ;
- isoler les métaux des cellules photovoltaïques à l’aide d’un traitement à haute température.
Par broyage
La méthode par broyage vise à fragmenter les panneaux, afin de faciliter la récupération des matériaux qui les composent. Les étapes à respecter sont les suivantes :
- envoyer les panneaux sur le lieu de traitement, les pré-démanteler et retirer le cadre en aluminium (exactement comme pour le recyclage par délamination) ;
- broyer les plaques laminées, afin de constituer des particules ;
- trier ces particules afin d’obtenir, de manière séparée, du verre, de l’argent issu des feuilles métallisées, de l’aluminium et des déchets de poussières ;
- réutiliser les matériaux pour la fabrication de nouveaux panneaux solaires ou d’autres types d’équipements.
Qui s’occupe de recycler les panneaux solaires en France ?
En France, une seule entreprise est chargée du traitement et du recyclage des panneaux solaires. Elle s’appelle SOREN (anciennement PV Cycle), et elle intervient quels que soient l’état des appareils, leur ancienneté ou leur marque. Il s’agit, ainsi, d’un organisme à but non-lucratif, et non-soumis à la concurrence.
Notons que SOREN intervient avec trois acteurs locaux, qui permettent un recyclage à proximité des lieux de récupération : Galloo, ENVIE 2E Aquitaine et ENVIE 2E Midi-Pyrénées. Concrètement, si vous disposez de moins de quarante panneaux solaires, en tant que particulier, vous avez le droit de les déposer dans un point de collecte (appelé officiellement « point d’apport volontaire ») – il en existe 200 sur le territoire français. Celui-ci se chargera alors de leur récupération par l’un des partenaires de SOREN.
Votre installation comprend plus de quarante panneaux solaires qui doivent être valorisés ? Vous devez effectuer une demande d’enlèvement en ligne sur le site de SOREN.
Vous êtes un professionnel ? Votre cas est particulier : vous avez le choix. Vous pouvez soit rapporter vos panneaux auprès de l’un des 200 points de collecte, soit demander un enlèvement sur site. Dans le second cas, n’oubliez pas de prendre rendez-vous et de préciser à SOREN les volumes à récupérer.
Bon à savoir
Depuis 2018, le recyclage des panneaux solaires se fait entièrement sur le territoire français. Auparavant, seuls 70 % de ces équipements pouvaient être valorisés à l’intérieur de nos frontières.
Recyclage des panneaux solaires : combien ça coûte ?
Le recyclage des panneaux solaires est 100 % gratuit… lorsque vient la fin de vie des appareils. En effet, au moment de leur achat, vous vous acquittez d’une éco-participation, dont le montant – moins d’un euro dans la plupart des cas, 0,70 euro le plus souvent – est compris dans le prix de vente. C’est elle qui va financer la collecte des panneaux, leur transport vers le lieu de recyclage et la valorisation en elle-même.
Conclusion ? Le recyclage des panneaux solaires est gratuit mais financé indirectement au moment de l’achat !
Vers une optimisation du processus de recyclage des panneaux solaires
Puisque les panneaux solaires ont une durée de vie limitée, il est possible d’anticiper le pic de besoins en recyclage de ces appareils. Celui-ci est ainsi prévu dans les cinq à dix prochaines années, et les opérateurs s’affairent à optimiser les processus de recyclage. Ainsi, il est notamment question d’améliorer la pureté du verre recyclé, afin que celui-ci puisse de nouveau être utilisé pour fabriquer des panneaux solaires. De nouvelles technologies sont également testées pour simplifier et rendre plus rapide leur valorisation !